Rencontre inattendue

Encore et toujours dans ces rues sombres. Yumiko marchait dans le froid et sous le vent, cherchant désespéremment un endroit pour rentrer. Elle savait qu'elle était orpheline et qu'elle n'avait pas de famille chez qui rentrer. C'était d'ailleurs pour cela qu'elle passait toutes ses journées dans ces rues.
Pourtant, la rencontre avec Zion lui avait redonné force et courage. Ce jour là, Yumiko avait l'air, plus déterminée que jamais. Elle avait appris à faire confiance à Raphaël, qui continuait à l'aider. Soudain, alors que tout semblait paisible, quelque chose d'étrange se passa.
Yumiko s'arrêta aussitôt. Elle sentit que Raphaël voulait lui transmettre un message. Elle ferma donc les yeux et l'écouta lui dire

Yumi, fais bien attention, je ressens la présence de quelqu'un qui n'a pas l'air d'être humain

De quoi parles tu Raphaël. Je ne vois personne, pourtant

Effectivement, les rues étaient désertes. Yumiko était toute seule, surtout à ce moment là de la journée. En effet, tout le monde devait travailler ou s'occupait de ces propres affaires. Personne ne s'occupait d'une petite vendeuse d'allumettes, sans intêret.
Yumiko finit par se calmer et se convaincre qu'il n'y avait, effectivement, personne dans ces rues. Pourtant, elle sentait que Raphaël restait septique. Quelque chose l'inquiétait. Son sens d'Ange était en alerte, comme s'il avait ressentit l'aura d'un Démon.
Cette fois, Raphaël en était certain : son instinct ne pouvait pas se tromper sur ce genre d'impressions. Il entra donc, aussitôt, en contact avec Yumiko pour lui dire

Yumi, j'en suis certain à présent. Mon instinct ne peut me tromper. Je ressens la présence d'un Démon, dans le coin, mais je ne saurait évaluer sa distance

Raphaël, sois raisonnable ! Nous ne sommes que deux dans ces rues. Enfin.... Je suis toute seule

Raphaël se tut donc. Yumiko ne le croyait, apparemment pas. Pourtant, il avait bien ressentit cette sensation familière, lorsqu'il se trouvait en face d'un Démon. Cette sensation de haine totale. Ce malaise qui le prenait tout entier. Pourtant, en ce moment, il partageait le corps de Yumiko.
Il fallait qu'il lui prouve qu'il y avait un Démon quelque part ! En effet, Raphaël pressentait que Yumiko était en danger et il fallait qu'il fasse quelque chose !

H J : je ne sais pas si ce post sera facile pour répondre. Si ce n'est pas le cas j'en suis désolée

Asphodelle s'était perché sur le toit d'un palais, une cigarette aux lèvres - c'est bien connu, la Géhenne a toujours un temps d'avance sur sa génération, enfin de toute manière il avait réussi à s'en procurer et envoyait allégrement des ronds de fumée bleuâtre dans l'air de Venise. Le froid ne l'atteignait pas le moins du monde, il semblait que ses interminables cheveux rouges le protégeaient de l'air glacé et son souffle restait dépourvu de toute buée. Son long manteau noir aurait pour une fois pu paraître sobre, malheureusement dès lors qu'il l'enlevait, il dévoilait un corset en peau de serpent vert, des cuissardes et un pantalon moulant lie-de-vin. Il savait bien qu'il n'allait pas garder cette apparence, c'était purement provisoire - le temps de savoir ce qu'il allait faire de lui-même.
Il avisa en bas dans la rue une jeune demoiselle, pas bien vieille probablement, plutôt mignonne. Toute seule dans les rues à cette heure-ci ? Elle ne devait pas être très riche, quant à sa famille ce devait être une lointaine utopie. Oh, comme c'était choupinet, une petite fille abandonnée qui errait tranquillement ; cela réveillait presque les instincts maternels d'Asphodelle. Légèrement destructeurs, comme instincts, mais bon, on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a.
Le démon tira la dernière bouffée de sa cigarette et l'écrasa nonchalamment sur le toit, décroisant ses jambes interminables. Tiens, tiens. Il sentait une aura étrange chez cette fille, une aura qui le retint dans son envie d'en faire sa proie immédiate - la violence ne résout rien mais dieu que c'est amusant. Curieux, cela, elle hébergeait l'âme d'un ange. Un ange relativement puissant de plus, qui semblait avoir repéré sa présence à une telle distance alors qu'il prenait tant de soin à se cacher des êtres surnaturels qui auraient pu le détecter. Bien, bien, bien, cela promettait d'être relativement amusant s'il savait mener sa barque comme il le fallait. Il se contempla, claqua des doigts pour prendre une nouvelle apparence - plus discrète.
Un grand homme aux cheveux roux et aux yeux d'or, vêtu intégralement de noir, se leva là où se tenait auparavant la sulfureuse Asphodelle. Il ne fallait pas effaroucher cette pauvre gamine qui devait certes en avoir vu beaucoup d'autre - en fait c'était surtout pour l'ange, c'est bien connu ces bêtes-là ne connaissent pas grand-chose à la sexualité, les pauvres. L'ange qui était incarné dans cette gamine, qui qu'il fût, aurait certainement fait une attaque ou un infarctus en voyant apparaître devant lui une femme ressemblant tellement à une prostituée.

- Je vois que les emplumés se baladent aussi à Venise, railla-t-il juste assez fort pour être entendu par cette fille et surtout par l'être qui l'occupait.

Il marcha jusqu'au bord du toit et se laissa tomber en bas. Il atterrit sans se faire mal mais sur le derrière, loin de l'image élégante qu'il aurait voulu se donner. Sans s'en formaliser, il se releva et épousseta sa tenue avec un grand sourire.

- Voyage d'affaire ou d'agrément ? demanda-t-il nonchalamment avec un clin d'oeil. L'ange le comprendrait comme il le voudrait, il espérait d'ailleurs avoir une réponse de cet être-là et pas de la gamine dont il se fichait éperdument. Le pari était simple... ou l'ange répondait et ce serait une charmante petite discussion entre êtres civilisés, ou il laissait parler la fille et Asphodelle se ferait une joie de s'en nourrir.
Miam slurp.

Toujours dans cette rue, Yumiko aperçu un homme aux cheveux roux. Sans doute poussée par la faim et la recherche de compagnie, elle se dirigea vers lui. En effet, la jeune fille en avait assez d'être seule, à écouter ce rabat joie de Raphaël, qui voulait la convaincre, à tout prix, qu'il y avait un Démon près d'elle.
Yumiko ne le croyait pas et refusait toujours de le croire. Raphaël semblait l'avoir compris et n'insista pas. La jeune fille se dirigea donc vers l'homme et lui demanda, en s'inclinant respectueusement

Excusez moi, monseigneur, je peux vous aider ?

Bien évidemment, la question était totalement innocente. Pourtant, le regard de l'homme la terrifia. Elle recula aussitôt, tandis qu'il lui souriait. Pourtant, quelque chose n'allait pas, dans son attitude, mais quoi ? Raphaël avait peut être raison, peut être s'agissait il d'un Démon ? Mais, comment le savoir ?
Yumiko prit peur et recula encore. Elle ferma alors les yeux et demanda à Raphaël

Raphaël, j'ai peur. Que dois je faire ?

Me crois tu à présent, quand je te dis que cet homme sent le Démon a plein nez

Oui, je te crois maintenant. Mais, s'il te plait, fais quelque chose

D'accord, mais j'ai besoin d'avoir entièrement le contrôle de ton corps, si ça ne te dérange pas

Yumiko fut un peu septique, tout d'abord, mais elle accepta. Fermant les yeux, elle laissa l'âme de Raphaël pénétrer entièrement son corps, en priant pour que ce ne soit pas douloureux. Quant à l'homme, il continuait de regarder tranquillement, avec un sourire aux lèvres, qui ne présageait rien de bon.
Quelques instants plus tard, Yumiko ouvrit les yeux, mais ce n'était déjà plus elle. En effet, ses yeux devinrent jaunes brillants. Son corps n'avait peut être pas changé, pourtant, c'était bien l'Ange Raphaël, qui contrôlait son corps et qui voyait ce que Yumiko refusait de voir.
Donc, Raphaël s'approcha lentement de l'homme, dont le sourire se fit plus pervers. Son regard semblait même s'être allumé d'une étincelle étrange. Raphaël sentit alors l'angoisse de Yumiko, à travers lui. Il sourit alors et lui transmit ce message

Ne t'en fais pas Yumi. Je suis un Ange et je sais ce que je fais. Je ne te laisserait pas tomber, je te le promets

Merci Raphaël. Mais fais quand même bien attention a toi et surtout, à mon corps

Raphaël sentit alors que Yumiko riait et sa joie eut pour effet d'augmenter son assurance. Il s'avança alors vers l'homme, qui semblait l'attendre. Arrivé auprès de lui, il grogna intérieurement. Le corps de Yumiko n'était pas aussi confortable, puisque cette jeune fille n'avait que quinze ans.
Pourtant, il leva la tête, regarda, intensément, l'homme dans les yeux, comme s'il s'adressait au Démon qui était en lui et lui demanda



Laissez moi vous retourner la question : êtes vous la pour affaires ou pour le plaisir ?

Malgré l'angoisse et la peur de Yumiko, Raphaël réussit à tenir tête à l'homme, dont le sourire s'élargit. Apparemment, il avait eu raison : cet homme était bien un Démon

H J : Voili voilou Aspho-sempai ^^

Raphaël regarda donc le Démon, avec une assurance qu'il voulait naturelle, mais être dans le corps d'une enfant de quinze ans, pour faire face à un Démon tel que lui, n'était pas facile. Pourtant, il fallait qu'il se débrouille pour se dépétrer de cette situation
Alors, il leva la tête, pour regarder le Démon dans les yeux et lui demanda

Ainsi donc, tu t'appelles Asphodelle et tu es ici pour libérer...

Mais Raphaël ne pu aller au bout de sa phrase, car, au nom de Rosiel, un terrible malaise le prit et il fut paralysé, les yeux dans le vide, comme terrorisé. En effet, le nom de son maître était un sujet de terreur. Yumiko fut alors étonnée. Elle s'adressa alors à l'Ange, pour lui demander, sur le ton de l'angoisse


Raphaël, que se passe t il ? Que t'arrive t il ? Qy'as tu donc ?

Mais ses questions restèrent sans réponse. Raphaël ne semblait pas l'entendre, comme s'il avait fermé son esprit à Yumiko, qui avait de plus en plus peur de cette situation. Elle se demandait vraiment comment ils allaient s'en sortir.
Alors, elle se mit à crier de plus en plus fort, dans l'espoir d'être entendue par Raphaël. Pourtant, l'Ange restait toujours sourd à ses questions. Elle s'exclama donc, d'une voix étranglée par l'angoisse

S'il te plait Raphaël, fais quelque chose bon sang ! Tu es un Ange oui ou non ? Ne me dis pas que tu as peur de ce Démon ?

De plus en plus angoissée par l'attitude de Raphaël, Yumiko se tut, tandis que le Démon les regardaient d'un air, de plus en plus assuré, comme s'il avait compris que le combat était perdu d'avance. En effet, la paralysie de Raphaël constituait, en partie, sa victoire.
Yumiko devait faire quelque chose, pour se tirer de cette situation. Décidée, elle ordonna

Raphaël laisse moi revenir en possession de mon corps !

Non ça ira. Ce n'est rien. Je vais bien

L'Ange ressentit alors, aussitôt, le soulagement de la jeune fille. Il regarda alors, de nouveau le Démon : la partie n'était pas encore terminée

C'était trop mignon, ce visage de gamine qui voulait paraître assuré, durcir ses traits. Asphodelle se sentit prêt à sautiller en battant des mains, les yeux en coeur, en criant "c'est trop chouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu", mais il redoutait un peu la réaction de la fillette. Il ne voulait pas lui faire peur - l'emplumé c'était pas important, mais la choupinette qui lui servait de corps était si adorable qu'il ne voulait pas lui faire peur. Il soutint sans ciller le regard de l'enfant, enfin de l'ange à travers l'enfant, et lui adressa un immense sourire débile en réunissant ses mains comme en prière. Ils devaient avoir l'air bien étranges tous les deux, la gamine miséreuse avec ses allumettes faisant bravement face à une grande femme aux longs cheveux rouges toute vêtue de noir... Un homme passa la tête par sa fenêtre, écarquilla les yeux et ferma les volets en se demandant s'il n'avait pas un peu trop bu pour avoir ce genre de visions.

"Voui, je m'appelle Asphodelle, A.S.F.A.U.D.E.L., ça s'épelle comme ça, je crois. J'ai jamais été très doué en orthographe ! Et je veux libérer le sieur Rosiel, enfin, ma patronne le veut, mais j'ai envie de la devancer parce que... parce qu'elle est lente et que j'aime pas quand c'est lent et si elle veut coucher avec lui il faudrait qu'elle s'active un peu. Comme elle a l'air de roupiller sans trop y songer, je viens mettre mon grain de sel dans l'histoire !"'

Il resta un instant silencieux, il avait l'impression d'entendre l'hôte de cet ange hurler. Tiens, tiens... il avait fait un blocage sur le nom de Rosiel. Ah, l'amouuur... Hein ? Pourquoi pensait-il ça subitement ? D'ailleurs, depuis quand Asphodelle était-il capable de réflexion ? Non, il y avait un souci quelque part, ce n'était pas normal. Asphodelle n'était décemment pas capable de penser et surtout pas des choses qui auraient presque pu être sensées ! Il devait avoir de la fièvre, du moins il s'en persuada lui-même, quelle honte vraiment, devenir intelligent à son âge, c'est à s'en renier à soi-même.

"On dirait que tu vas me manger ! Tu sais, je ne suis pas là pour combattre. Pas pour l'instant. Je suis là pour, heu... ... heu... Je suis là pour m'acheter une délicieuse viennoiserie pour bien commencer la journée et prendre des forces, ensuite pour draguer un peu pour m'amuser, et ensuite pour commencer à imaginer qu'il faudrait aller dans le Ciel loin loin loin pour ouvrir la prison du Monsieur. Et je recherche aussi des alliés, parce que bon, défaire à moi tout seul des centaines d'emplumés qui gardent cette jolie tour toute mignonne, ça va pas être du gâteau. je pense que je vais placarder un avis de recherche, "cherche gens voulant libérer le seigneur Rosiel avec superbe rousse à forte poitrine", j'aurais certainement plein plein de réponses, t'en penses quoi ?"

Il ne songea pas un instant au danger que représentait cette exposition naïve de son plan à un ennemi potentiel, ni l'affichage sans vergogne dudit plan sous forme d'avis de recherche. Asphodelle restait, finalement, bête comme un bon Asphodelle.

(c'est court et mauvais, je suis pas très inspiré)

Raphaël continua de regarder le Démon. Ce Asphodelle lui inspirait la méfiance, mais il doutait de ses intentions. Il en venait même a se demander ce qu'il voulait véritablement. Soudain, à l'intérieur de lui, il sentait l'âme de Yumiko s'agiter. Inquiet, il ferma les yeux et demana a la jeune fille

Yumi qu'as tu ? Reste tranquille voyons ! C'est assez gênant de tenir tête à un Démon dans ce corps donc, s'il te plait ne t'agite pas ainsi

Désolée Raphaël, mais j'en ai assez de te regarder faire ! Je veux agir moi aussi ! C'est mon corps, tout de même

Raphaël fut étonné de la réaction de Yumiko. Pourtant, il ne devait pas penser a cela en ce moment. Il devait se concentrer sur ce Démon et essayer de comprendre ses réels objectifs. Voulait il vraiment sauver Rosiel de cette sombre tour des lamentations ? A cette pensée, un frisson parcouru son corps.
Il avait peur. Il ne voulait pas le faire savoir, mais il avait peur. La seule réference a son maître le terrifiait et lui faisait repenser a sa trahison, qu'il voulait, absolument oublier. Pourtant, en ce moment, la situation devenait critique, mais il ne pouvait pas rendre son corps à Yumiko, c'était impossible.
Raphaël était en proie au doute, Yumiko l'avait compris et elle voulait tout faire pour l'aider. Pourtant, a force de trop vouloir la protéger, elle se sentait inutile. Alors donc, elle se décida. Raphaël sentit, soudainement son âme s'envoler et être recalé a l'arrière du corps de la jeune fille, tandis que celle ci reprenait possession d'elle même.
Quelques instants plus tard, c'était Yumiko qui était dans son corps. Elle regarda le Démon, dans les yeux et lui dit

Il est vrai que vous me faites peur mais, j'aurais une question à vous poser : qui est ce fameux Rosiel, dont Raphaël a autant peur ?

Yumi tais toi bon sang !

Trop tard. La jeune fille avait révélé son nom au Démon. Yumiko sentit une profonde colère envahir l'esprit de Raphaël. Elle en fut aussitôt confuse et s'excusa

Pardonne moi Raphaël. J'en ai trop dit

Mais Raphaël ne répondit pas et Yumiko fut angoissée. Le silence qui régnait, à présent, était un silence gêné. Seul le Démon paraissait être assuré. Alors, essayant de se redonner du courage, par tous les moyens, Yumiko releva la tête et dit, d'un air plein de défi

Je ne sais pas encore qui vous êtes mais je vous préviens. Si vous faites du mal a Raphaël, je ne vous le pardonnerai jamais, car Raphaël et la seule personne qui m'a aidé a m'en sortir. Alors, pour le protéger, je serais prête a me battre

Raphaël fut étonné. Yumiko était, si déterminé, qu'il se demandait si elle réussirait à tenir tête au Démon, s'ils devaient combattrent. Pourtant, une chose était sûre : il n'allait pas s'interposer cette fois ci

Manuelo avançait, toujours avec sa caisse de vin sous son bras gauche. Dans la droite, une bouteille ouverte déjà se penchait de temps en temps au-dessus de la bouche gourmande du vertu. Il écarquilla les yeux à la vue d'Asphodelle et il cria de joie, lançant par-dessus ses épaules la caisse et la bouteille qui se brisèrent dans un fracas assourdissant:

-Aspho chéri ! Toi ici ? Oh ! Comme je suis content de te retrouver !

Il avança content vers le démon et l'embrassa généreusement sur les deux joues de façon fort singulière non sans loucher dans le decolleté de ce dernier. Sa mine fut soudainement très joviale. Il aperçut des dentelles légèrement bleutées sur une poitrine bombée et quelques rubans de soie terriblement érotiques.

-Ah ! Tu l'as mis ce corset ! C'est celui qui te sied le mieux ! Une pure merveille ! Je tenterais de t'en avoir d'autres, des parfumés ! Ce sera ma prochaine invention et je tiens à t'en faire sur-mesure ! Et...

La voix de Manuelo s'éteignit aussitôt. Son regard glissa sur la petite fille. Il considéra longuement le regard de cette dernière. Il lui était bizarement très familier. Impossible de remettre un nom sur ces yeux. Il finit par hausser les épaules et par se baisser devant l'enfant, un grand sourire aux lèvres. Il regardait en coin Asphodelle avec un sourire qui n'avait vraiment rien d'innocent.

-Alors comme ça tu me l'avais cachée ! Ne me dis pas qu'elle est de moi, hein ?

Un rire gras sortit de la gorge du Vertu qui examina les mains de la petite fille. Elles étaient fines, quoiqu'un peu sales. Elles étaient douces et blanches, elles ressemblaient à s'y méprendre à des mains purement angéliques. Toutes les petites filles en avaient des semblables. Il finit cependant par se relever et regarder avec des yeux désolés sa vinasse étalée aux quatre coins des dalles. La cargaison prochaine était pour le mois prochain. Il irait de nouveau martyriser le vendeur. C'était un régal à chaque fois.

-C'est de ta faute, Aspho chéri...

Repprocha-t-il d'une petite voix boudeuse et enfantine tout en se dandinant. Finalement il se rejeta sur Asphodelle pour l'embrasser une nouvelle fois sur chaque joue de façon très bruyante.

-Et puis vous alliez où comme ça ? Moi aussi je veux voir du pays ! Il y a du vin là où vous allez ? Eh, Aspho chéri, t'as prévu le casse-croûte ?

Yumiko parut étonnée. Toutes ces personnes autour d'elle, elle n'avait pas l'habitude. Elle frisonna alors d'apréhension, elle avait peur et cela, Raphaël le sentait aussi, mais il lui avait promit qu'il ne ferait rien pour l'en empêcher. Après tout il s'agissait de son corps.
Yumiko regarda alors l'homme qui lui tenait les mains. Celui ci lui sourit alors, mais elle n'avait pas confiance. Elle se méfiait. Elle retira donc ses mains et les mit le long de son corps, en serrant les poignts. Que devait elle faire ?
Elle demanda donc, intérieurement, à Raphaël

Raphaël, qu'en penses tu ? Devons nous les suivre ? Quel est ton point de vue la dessus ?

Yumi... Tout d'abord, essaye de te calmer

Facile a dire, ce n'était pas lui qui était en face de deux personnes telles que Manuelo et Asphodelle. De plus, leur comportement inquiéta de plus en plus la jeune fille, qui recula d'un pas. Déglutissant difficilement, elle parvient a leur poser la question

Qu'attendez vous de moi, au juste ?

Silence complet. Yumiko avait peur, mais elle ne voulait pas le montrer. Les deux hommes souriaient en se regardant mutuellement. Yumiko se sentit mal. Ses poignts se serrèrent donc un peu plus. Elle aurait voulu crier, se faire entendre de quelqu'un.
Malheureusement, à part eux trois, la rue était totalement déserte. Elle s'avança donc, lentement, d'un pas qu'elle voulait assuré, mais elle n'avait que quinze ans et ne réalisait pas entièrement ce qui lui arriverais si elle les suivaient.
Alors, elle redemanda a Raphaël

Raphaël, je t'en supplie dis quelque chose. Ne me laisse pas seule. Surtout pas dans une situation comme celle la. J'ai peur

Yumi ne t'inquiéte pas. Suis ton coeur, je t'aiderais promit

Alors Yumiko ferma les yeux. D'un coté, l'appel de l'aventure l'excitait. La proposition de cet Asohodelle était intéressante mais, de l'autre, elle se retrouverait sous l'emprise d'un Démon et de ce Manuelo. Alors, que faire ?
Donc, elle réussi finalement a prendre une décision. Elle se rapprocha d'Asphodelle, le regarda dans les yeux, avec un air de défi et lui dit

Très bien, Monseigneur. Je vous suis. Quand partons nous ?

Elle en était alors certaine. L'aventure ne faisait que commencer pour elle et Raphaël avait jurer de la protéger. Elle n'avait donc, rien a craindre

Asphodelle allait dire quelque chose à la gamine quand un grand fracas de bouteilles brisées le fit sursauter, il rentra la tête dans les épaules et fit un bond de deux mètres, surpris. Ouvrant un oeil prudent, il eut la surprise de trouver face à lui un visage connu. Cheveux blancs, beaux yeux, une allure un brin vulgaire et pourtant très classe... Manu !! Cela faisait des années qu'il n'avait pas vu son ami et était plus que ravi de tomber sur lui dans cette ruelle, un délicieux hasard. Il le serra dans ses bras, contre son opulente poitrine, et laissa son ami angélique déguster la vue de son décolleté à loisir - il en était très flatté.

"Je trouve ce corset extrêmement seyant, c'est vraiment mon préféré, et puis j'ai réussi à le préserver de Milanya, tu sais comment elle est... Fufu..."

Il adressa un regard entendu à son ami, il comprendrait peut-être quelque chose à ces paroles qui n'avaient fondamentalement aucun sens. Manuelo se penchait vers la gamine et l'examinait comme un cheval de foire, Asphodelle craignit un instant que Raphaël reconnût son subordonné - Manuelo, avant d'être un boulet, était aussi un Vertu - et se fâchât. Heureusement, Manu se retourna vers lui avec un sourire en coin et lui demanda si cette gamine était à lui. Asphodelle ne put retenir un ricanement et hésita un instant à lui faire croire que c'était le cas. Ce serait drôle, ce genre de tour pendable, mais ils n'avaient pas le temps : c'était bien triste.
Il examina à son tour la cargaison éparpillée alentours. Quelle tristesse, un vin qui avait l'air si bon... Ha, hérésie que tout cela. D'un pas décidé, il alla ramasser une des bouteilles fracassées et la fixa intensément pendant quelques instants. Bientôt le verre s'allongea, reprit sa forme primaire et se remplit d'un liquide rouge : la métamorphose était un pouvoir qui avait du bon. Bon, évidemment, le vin qu'il avait pris du sol n'était pas de la première propreté mais il savait que Manuelo n'en ferait pas grand cas - et d'ailleurs la saleté ajouterait certainement un goût plus agréable que celui du départ.
Manuelo s'était d'ailleurs rejeté sur lui, tout excité comme un enfant par la perspective de partir voir le monde. Asphodelle se dégagea et se mit à sautiller, ravi de l'avoir à ses côtés pour l'entreprise qu'il commençait sans l'accord de sa patronne.

"On va en Atziluth, Ciel plus précisément, pour libérer un pur canon de sa tour. J'imagine que tu vois de qui jveux parler, longs cheveux blancs, yeux dorés, too sexy for his shirt, emplumé et a priori très intéressant dès qu'on lui enlève ses vêtements ?"

Rosiel n'aurait probablement pas apprécié d'être décrit de cette manière-là, mais enfin... Asphodelle sursauta à la question de Yumiko et se tourna vers elle avec un sourire chaleureux. Il commença à déblatérer sur un ton toujours égal et parfaitement débile :

"On veut un peu de compagnie pour aller libérer un beau garçon de sa tour, c'est l'aventure, le nirvana, en plus ça te fera voir des endroits super jolis que Raphaël connaît certainement mais toi pas, et puis on va s'amuser, kaboom kaboom, ça va swinger dans la chaumière, d'ailleurs je prévois une superbe petite entrée en force en Atziluth ! Yataaa !!!"

Il la regarda s'avancer vers lui, avec un regard de défi dans ses jolis petits yeux, et lui dire qu'elle acceptait l'aventure. Il fit un bond joyeux et manqua de se casser la figure en retombant sur ses talons de dix centimètres de haut, non, d'ailleurs, il tomba sur les fesses. Se frottant le crâne, un brin gêné, il se redressa et adressa un grand sourire à ses deux compagnons. Il saisit la main gauche de Manuelo dans sa main droite et la main droite de Yumiko dans sa main gauche, aux anges.

"Tu veux savoir quand on part, mouflette ? Hé bien... Maintenant !"

Il ouvrit alors un passage vers Atziluth dans lequel il s'engouffra, entraînant avec lui ses deux acolytes.

(suite du topic dans le ciel, la tour des lamentations, Manuelo et Raph^^)